Des tunnels à la pointe de la technologie

Les équipements et leur maintenance, au coeur de la sécurité des usagers dans les tunnels

Au-delà de l’aspect purement routier et fonctionnel qui permet le passage des véhicules, chaque tunnel est un condensé de technologies et d’équipements qui aident à la gestion des incidents. Pour que la sécurité puisse être assurée dans les tunnels, ces équipements doivent donc être maintenus en bon état de fonctionnement.

Dans chaque PCTT, les techniciens de diagnostic et de maintenance (TDM) sont notamment chargés de l’entretien des équipements des tunnels. Dotés d’outils numériques pour la supervision de l’ensemble des équipements, les TDM réalisent les diagnostics et les actions de maintenance d’urgence ou préventive, afin d’assurer les conditions de sécurité pour les usagers des tunnels. Grâce à la coordination, la programmation et la supervision de la bonne exécution des travaux, les techniciens de diagnostic et de maintenance jouent un rôle clé dans l’exploitation des tunnels.

  1. Des caméras intelligentes permettant la détection automatique des incidents
  2. Des capteurs de pollution, de fumée (opacimètres) et de déplacement d’air (anémomètres)
  3. Un système informatique de surveillance et de commande à distance
  4. Des systèmes de ventilation pour l’évacuation des fumées
  5. Des usines de ventilation pour alimenter et piloter les ventilateurs
  6. Des équipements visuels et sonores pour guider les usagers
  7. vers les issues de secours en cas d’auto-évacuation
  8. Des issues de secours tous les 200 mètres maximum
  9. Des postes d’appel d’urgence
  10. À l’extérieur des tunnels, des barrières de fermeture à la circulation, des panneaux à messages variables et des panneaux dynamiques commandés à distance
  11. Les réseaux électriques et informatiques sécurisés et redondés pour faire fonctionner les équipements
  12. Les réseaux d’eau pour les pompiers en cas d’intervention
INFOGRAPHIE | Chiffres clés
Chiffres clés

Chiffres clés

  • 296 Issues de secours soit une tous les 200 m
  • 1 928 caméras en tunnels
  • 735 dispositifs de ventilation et de désenfumage
  • 91 barrières de fermeture à la circulation
  • 48 usines de ventilation

Détecter les incidents

Les caméras « intelligentes » permettent de détecter automatiquement les événements alarmants tels que la présence de fumées ou l’arrêt d’un véhicule. L’objectif est d’assurer une fiabilité maximum, de réduire le temps de réaction mais aussi de filtrer les événements de moindre importance.

Ces caméras intelligentes sont installées approximativement tous les 100 mètres à l’intérieur des tunnels et assurent une couverture intégrale. Les images sont transmises au PCTT où un logiciel détecte automatiquement et en temps réel toute situation anormale, par exemple un véhicule immobile au milieu d’un trafic fluide, ou encore la présence de fumée.

La salle d'exploitaiton du PCTT Nord de la DiRIF à Saint Denis
La salle d'exploitaiton du PCTT Nord de la DiRIF à Saint Denis

Lorsque le système identifie un événement anormal, une alarme affichée sur l’écran de l’opérateur indique le lieu et la nature de l’événement : « incendie », « voiture arrêtée sur la bande d’arrêt d’urgence », etc.

Les pannes d’équipements ne mettant pas en cause les conditions immédiates de sécurité dans le tunnel sont directement gérés par le technicien de diagnostic et de maintenance spécialisé dans la gestion technique des équipements. En dehors des heures de travail,les techniciens et les entreprises de maintenance sont placés en astreinte, afin de pouvoir réagir à tout incident technique 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 dans les délais requis par les procédures de sécurité.

Les équipes d’exploitation, basées dans les 20 centres d’entretien et d’intervention (CEI) de la DiRIF, sont elles aussi placées en astreinte. Elles sont ainsi en capacité de mettre en œuvre rapidement les mesures de sécurité nécessaires.


Évacuer les fumées

La présence de fumée est détectée via l’analyse des images captées par les caméras et transmises immédiatement aux opérateurs, permettant ainsi l’évacuation des fumées toxiques, composante essentielle pour assurer la sécurité dans les tunnels.

Chaque tunnel fait l’objet d’une étude de modélisation aéraulique qui permet de savoir précisément comment l’air s’y déplace, en fonction de la géométrie de l’ouvrage (longueur, section, pentes), de la vitesse du vent, etc. Le dispositif de ventilation est dimensionné pour pouvoir fortement augmenter la puissance de son débit d’extraction dans un délai très court afin de mieux évacuer les fumées d’incendie. Ce débit peut être porté jusqu’à 240 m3 par seconde pour certains tunnels.

Le système de ventilation est piloté par l’opérateur depuis le PCTT en fonction des informations remontées par les capteurs de déplacements d’air (anémomètres) et des capteurs de fumée (opacimètres) installés dans chaque tunnel et reliés au PCTT.

En cas d’incendie, le système permet de dégager les fumées de telle ou telle zone en fonction des besoins (évacuation des personnes ou intervention des pompiers). Le déplacement des fumées est obtenu en faisant varier les différents paramètres de la ventilation (vitesse des ventilateurs, zones en extraction et zones en soufflage, etc.).

Installation de nouveaux blocs de ventilation dans le tunnel de Bobigny – Août 2018
Installation de nouveaux blocs de ventilation dans le tunnel de Bobigny – Août 2018

La ventilation sanitaire (pour la dilution des polluants) est, elle, pilotée automatiquement par un système local en fonction des taux de gaz polluants mesurés dans le tunnel, en cas de congestions importante sur l’axe, par exemple…

Éviter l’entrée des véhicules en cas d’incendie ou autre danger

Des barrières commandées à distance ont été spécifiquement conçues pour les tunnels d’Île-de-France : elles s’abaissent en une quinzaine de secondes sur toute la largeur de la chaussée et sont, en cas d’alerte, directement actionnables par l’opérateur depuis le PCTT.

Ces barrières sont placées 50 m avant l’entrée du tunnel, afin de laisser une zone libre pour l’intervention des services de secours et de ne pas exposer les usagers arrêtés derrière les barrières aux éventuelles sorties de fumées.

Les tunnels sont en outre équipés en amont de deux panneaux à messages variables (PMV), placés à 250 m et 2 km qui permettent de dévier les usagers en amont de la fermeture. Ce système est complété par quatre panneaux dynamiques 500 m et 250 m avant le tunnel pour indiquer les limitations de vitesse à 70 puis à 50 km/h. Ces panneaux sont équipés de feux orange clignotants afin d’attirer l’attention des usagers et les avertir de la fermeture réalisée en pleine voie.

En 2018, environ 5 500 interventions des équipes des centres d’entretien et d’intervention de la DiRIF (panne de véhicule, accident, inondation, fermeture non programmée, etc.) ont eu lieu en tunnel, soit 15 interventions en tunnel par jour en moyenne.



Essai incendie
Essai incendie

Pour tester les modes opératoires d’intervention et les équipement des tunnels en cas d’incident, un exercice de simulation est organisé chaque année dans chaque PCTT. Ces exercices consistent à simuler des incidents pouvant survenir dans un tunnel : incendie, panne, accident etc. L’objectif est ainsi d’évaluer la réactivité de la chaine d’alerte et l’efficacité des interventions. Pour cela, plusieurs acteurs extérieurs aux agents de la DiRIF sont mobilisés à l’occasion de ces exercices. C’est le cas de la Préfecture de département concernée, des forces de l’ordre ou encore des pompiers. Le recours à des figurants jouant le rôle des usagers, est également possible pour rendre ces exercices les plus réalistes possible.

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