Le programme de modernisation des tunnels
Vingt-deux des tunnels gérés par la DiRIF relèvent du programme de modernisation qui vise à renforcer les conditions de sécurité des usagers dans les tunnels routiers. Les tunnels de Bicêtre (2013) et de Boissy (2021) ayant été construits selon les nouvelles normes, ne sont pas concernés par le programme de modernisation.
Ce programme, initié après la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc de 1999, a pour objectif de mettre les ouvrages franciliens en conformité avec la réglementation de 2005 visant à rendre les tunnels plus sûrs en les équipant de matériels et systèmes bénéficiant des dernières avancées. Les travaux, lancés en 2008, représentent un investissement total de 1,027 milliard d’euros, entièrement financé par l’État. Les premières années du programme ont été consacrées au déploiement généralisé des barrières de fermeture et des systèmes de guidage pour l’auto-évacuation.
Les travaux réalisés pour chaque tunnel spécifiquement, portent par exemple sur la création de nouvelles issues de secours, le renforcement de la ventilation et des systèmes de désenfumage ainsi que de l’amélioration de la tenue au feu des ouvrages.
Favoriser l’auto-évacuation des usagers
Sur l’ensemble des tunnels, environ 70 nouvelles issues de secours sont créées. Dans les tunnels modernisés, pas plus de 200 m séparent les issues les unes des autres. Afin de favoriser l’évacuation des usagers, une combinaison de plusieurs signaux avertit les usagers de la conduite à tenir en cas d’incident et les dirige vers la sortie de secours la plus proche :
- forte sirène – d’une durée de 1 à 2 minutes – pour interpeller les usagers
- des « flashs » de part et d’autre de la porte de l’issue de secours, très intenses, de façon à être visibles y compris au travers d’une épaisse fumée ;
- des chevrons lumineux verts défilants, de part et d’autre de la porte de l’issue de secours et dirigeant vers l’issue ;
- un faisceau de lumière blanche au-dessus de la porte.
- un message d’alerte sonore diffusé en alternance avec un message de type : « Attention danger, évacuez ici ».
Renforcer la résistance de la structure
Lors d’un incendie, un tunnel peut être soumis à de très fortes température s (plus de 1 000°C dans le cas d’incendie de poids lourd) qui peuvent endommager sa structure, et créer un risque d’effondrement.
Pour éviter cela, les parois doivent résister au feu le plus longtemps possible, laissant suffisamment de temps pour le bon déroulement de l’évacuation des personnes qui se trouvent dans le tunnel ; ainsi que celles qui se trouvent éventuellement en surface au-dessus du tunnel.
Des études sont menées dans chaque tunnel pour déterminer le temps nécessaire à la mise en sécurité des personnes à l’intérieur et en surface. La résistance au feu à atteindre est calculée en fonction de ces délais et dépend de caractéristiques telles que le béton employé, la structure et la tenue mécanique de l’ouvrage, la présence ou non d’éléments urbains en surface (parcs, voies, etc.). Deux techniques d’isolation sont utilisées dans les tunnels de la DiRIF : soit du mortier contenant un isolant thermique est projeté sur les murs et/ou au plafond, soit des plaques isolantes préfabriquées à base de silicate de calcium sont vissées à même le béton ou sur une structure métallique.
Faciliter l’appel des secours
Des téléphones de sécurité sont installés dans chaque issue de secours afin de faciliter l’alerte des secours. L’opérateur du PCTT prend ensuite le relais pour caractériser l’incident et déclencher les moyens de secours appropriés.