Sécurité des agents de la DiRIF : Visite des Ministres Catherine Vautrin et François Durovray le lundi 25 novembre 2024
Catherine Vautrin, ministre du Partenariat avec les territoires et de la décentralisation et de François Durovray, ministre délégué chargé des transports se sont rendus ce lundi 25 novembre matin au centre de Chevilly-Larue dans le Val-de-Marne pour rencontrer et échanger avec nos agents des routes, notamment sur leurs enjeux de sécurité.
Les ministres ont été accueillis sur site par Emmanuelle Gay, directrice DRIEAT, Jacques Salhi, directeur DiRIF, Moustapha Savane, adjoint au chef de l’arrondissement de gestion de la route sud, Ludovic Cadet, chef de l’unité d’exploitation de la route de Chevilly-Larue, et Christel Parent, adjointe au chef du département sécurité et prévention.
Leur délégation se composait également d’Etienne Stoskopf, préfet du Val-de-Marne, de Corinne Simon, sous-Préfète de l’Hay-les-Roses, de Francoise Lecoufle, vice-présidente en charge des infrastructures routières du Département du Val-de-Marne, d’Anne Debar, directrice des ressources humaines du ministère et de Rodolphe Gintz, directeur général de la DGITM.
Au programme de la visite :
✅ Présentation des actions de la DiRIF en matière de sécurité et de prévention
✅ Visite du centre et échanges avec nos agents
✅ Utilisation de lunettes de réalité virtuelle pour se mettre dans la peau d’un agent en intervention
✅Lancement d’une patrouille pour illustrer concrètement les points sensibles du réseau sud en termes de sécurité
En 10 ans, 7 agents des DIR ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions avec une moyenne de 15 blessés par an ! Si la DiRIF n’a pas déploré d’accident d’agent depuis 2022, ce sont 6 fourgons et 6 flèches lumineuses de rabattement (FLR) qui sont accidentés chaque année en moyenne. Pour faire face à cette situation, un plan d’actions national en 7 axes, décliné en 33 actions, a été mis en place.
Si nous sommes confrontés, avec toutes les DIR aux mêmes difficultés, le contexte de l’Île-de-France a ses propres spécificités :
- Un réseau routier complexe et contraint avec un trafic très important et dense, marqué par des fermetures travaux nocturnes régulières tout au long de l’année : ce qui peut créer de la frustration chez les usagers et être source de comportements d’incivilités.
- Des dépanneurs sauvages qui surveillent le réseau et interviennent pour prendre en charge le véhicule créant un conflit avec le dépanneur officiel. Ils font durer les délais d’intervention de nos agents et donc augmenter le risque encouru !
Au-delà de la présentation de nos actions en matière de sécurité et de prévention, Jacques Salhi a mis en exergue deux points forts :
La forte augmentation des incivilités et agressions à l’encontre de nos agents : Ces situations nombreuses sont malheureusement devenues tellement habituelles pour nos agents qu’ils ne souhaitent pas ou plus porter plainte. Or sans le dépôt de plainte, il n’y a pas de procédure possible. La Direction les incite depuis 2021 à le faire et cela commence à porter ses fruits : 15 dossiers ont été remontés aux tribunaux depuis 2021 dont 4 ayant donné lieu à de la prison avec sursis, 70h des travaux d’intérêt général (TIG) et 4 mois de prison ferme.
L’importance de la communication : Il est nécessaire de continuer à sensibiliser les usagers aux risques encourus sur la route, au travers d’une communication nationale, à l’image de la campagne nationale sur les incivilités de 2022 à laquelle les agents DiRIF avaient particulièrement participé.
La ministre Catherine Vautrin a indiqué que les adaptations législatives nécessaires à la mise en œuvre de certaines actions du Plan ministériel de prévention renforcée des risques liés aux interventions sous circulation des agents des DIR pouvaient être menées : « à nous de voir comment on peut trouver une fenêtre de tir sur des textes de loi, des petits projets de loi avec un ou deux articles. A nous de mener les consultations pour que cela devienne réalité ». Elle a réaffirmé son soutien à l’idée de relancer une campagne de communication de sensibilisation en lien avec la direction de la communication du Ministère.
Le ministre délégué, François Durovray, a rappelé également avoir demandé une mission sur les dangers de la route, pilotée par Emmanuel Barbe, suite à l’accident mortel du cycliste Paul Varry à Paris, qui pourrait être élargie à tous les usagers de la route et à tous ceux qui y travaillent.
Sur la capacité de l’Etat à porter plainte aux cotés des agents, il complète : « je pense qu’on a tous été marqué par le jugement d’Albertville* et il faut que nous soyons aux côtés des agents des DIR, ça nécessite une évolution législative mais nous y sommes très attentifs : avoir la capacité légalement d’équiper vos véhicules de caméras permettant de repérer les comportements incivils et de verbaliser possiblement à terme […] cela fait partie des innovations techniques qui peuvent apporter de la sécurité ».
*Pour mémoire, le tribunal correctionnel d’Albertville (Savoie) a condamné le 15 novembre dernier à deux ans de prison avec sursis un conducteur qui avait causé la mort de deux agents de la DIR Centre-Est en intervention en 2022.
Les deux ministres ont également évoqué la possibilité d’accueillir des travaux d’intérêt général (TIG) dans les services : « Je trouverai bien que les personnes qui ont eu un comportement incivil puissent […] à la fois intervenir et vous accompagner dans les travaux que vous avez à conduire pour assurer la propreté de notre maîtrise d’ouvrage mais également qu’ils voient la réalité de votre métier, ce qui est à mon sens la meilleure pédagogie vis-à-vis de tous les délinquants de la route », précise François Durovray.
Après une présentation du centre de Chevilly-Larue qui compte plus d’une trentaine de personnes, les ministres ont pu échanger avec les agents, qui ont notamment expliqué le déroulement d’une fermeture nocturne et de façon plus générale les risques auxquels ils sont confrontés (incivilités, intrusion dans les balisages etc…). L’occasion aussi de les remercier formellement pour leur mobilisation dans le cadre de l’épisode neigeux de la semaine précédente !
Les ministres ont ensuite testé les lunettes de réalité virtuelle déployées dans le cadre d’une précédente campagne nationale, permettant de se mettre dans la peau d’un agent en intervention. IIs ont interrogé les agents sur les innovations qu’ils leur sembleraient intéressant de développer, soulignant en piste d’amélioration l’obligation pour Waze par exemple d’intégrer gratuitement les informations des maîtres d’ouvrage. Les ministres et leur délégation sont ensuite montés à bord de fourgons pour partir en patrouille sur le terrain et se confronter non seulement au quotidien de nos patrouilleurs mais également de voir concrètement les enjeux de sécurité sur cette partie du réseau routier.
Post LinkedIn de Catherine Vautrin - Ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation